Fips est assis devant le terrier de suricates avec sa sœur Sophie. Ils jouent aux billes pendant que leur grand frère, Félix, fait des acrobaties sur son tapis d’exercice. Félix est très sportif. Dans sa classe, il est le meilleur et il peut même faire une colonne droite! Fips est émerveillé. Son frère est vraiment un acrobate.

A l’école, Fips a appris à faire une roulade avant. Il sait très bien la faire, mais pour Félix, c’est du gâteau! Il sait même faire une roulade arrière. Fips aimerait aussi apprendre à faire des roulades arrière et demande à son frère s’il peut utiliser son tapis. «Bien sûr que oui», répond Félix, qui lui montre encore une fois comment faire. Ça a l’air si facile…

Fips se lance. Il s’accroupit, lève les mains vers le haut et pousse avec les pieds. Il roule un peu en arrière sur le dos, mais il n’arrive pas à passer par-dessus la tête. Il bascule sur le côté. C’est raté!

Alors Félix explique toutes les étapes pour faire une roulade arrière: les paumes des mains doivent pointer vers le ciel, au-dessus des épaules. Ensuite, il faut baisser son menton vers sa poitrine, «comme si tu regardais ton nombril», dit Félix. Ensuite, les fesses doivent aller vers le bas et on doit pousser vers l’arrière avec ses talons. Il faut se faire tout rond et c’est important que le dos touche le tapis. Félix ajoute encore: «Les jambes doivent rester collées ensemble, ne les écarte pas!»

Pfou! C’est beaucoup d’informations à digérer. Comment Fips va-t-il faire pour se souvenir de tout ça? Il fait une deuxième tentative. Encore une fois, il s’accroupit. Quand il roule en arrière, il tire ses genoux vers sa poitrine. Ensuite, il essaie de déplacer ses pieds au-dessus de sa tête. Enfin, lorsque ses genoux sont en l’air, il pousse fort avec ses deux mains.
Mais quand Fips essaie de faire cette roulade arrière, il ressent une pression dans son cou. Ça ne va pas. Fips n’ose pas continuer à rouler, c’est trop difficile. «Mince alors!», boude-t-il. «Je n’y arrive pas!»

Félix réfléchit. Comment est-ce qu’il pourrait aider son frère? Il fait alors une roulade arrière, très lentement, en expliquant ce qu’il fait. Comme ça a l’air facile pour Félix! Fips ne voit vraiment pas ce qu’il fait de faux. Peut-être qu’il a juste besoin d’un peu plus d’élan?

Fips essaie encore une fois. Déterminé, il serre les dents et ferme les yeux pour se concentrer. Paumes vers le haut, fesses vers le bas, rouler en arrière, pieds au-dessus de la tête, il pousse vers le haut avec les bras. Encore une fois, Fips bascule sur le côté. Maintenant, il est en colère. «Je n’y arriverai jamais!»

«Mais si!», dit Félix. «Bien sûr que tu peux le faire! Tu dois juste t’entraîner. Personne ne peut le faire du premier coup.» Même Félix a dû s’entraîner. Peut-être que Fips doit juste s’habituer à la sensation. Félix a une idée: Fips doit arrondir le dos et se balancer d’avant en arrière, avec les mains à côté de la tête. D’abord un peu, puis de plus en plus en arrière. Jusqu’à ce que Fips touche le tapis avec les mains et revienne en avant. Fips fait l’exercice quelques fois, et commence à s’habituer à la sensation. «Super!», dit Félix. «Maintenant, essaie de pousser avec les mains, quand tu roules en arrière.» Mais Fips n’ose pas rouler sur la tête. C’est bien trop dur. Il n’a plus envie de s’entraîner. «Je ne veux plus!», dit Fips en grognant.

«Ne baisse pas les bras!», dit Félix. «Tu es tout près du but!» Félix a une idée: avec Sophie, ils creusent ensemble pour faire une petite colline de sable. Ils posent une extrémité du tapis d’exercice sur la colline. C’est presque un toboggan! Fips s’assied en haut de la petite colline Félix lui dit: «Maintenant, tu te laisses rouler en arrière!»

Fips prend son courage à deux mains. Il laisse ses fesses descendre vers le bas. «Et maintenant, pousse!», dit Félix. Fips se lance. Au moment où sa tête touche le tapis et que ses pieds sont au-dessus de lui, Félix le tire un peu vers le haut. «Pousse avec les bras!» Grâce à la pente, c’est beaucoup plus facile. Ça marche!»

Sophie applaudit. Fips rayonne de joie. «Encore une fois !», dit-il. Encore et encore, Fips se laisse rouler en arrière depuis la colline. A la quatrième fois, Félix n’a même plus besoin de l’aider.

Félix et Sophie remettent alors le tapis sur le sable plat. «Maintenant, tu as besoin d’un peu plus d’élan», explique Félix. «Les jambes doivent passer au-dessus de ta tête.»

Fips se met en position de départ. Il est un peu nerveux. Il baisse les fesses, lève les mains en l’air et… avec élan, Fips roule en arrière. Quand ses paumes touchent le tapis, il pousse de toutes ses forces avec ses bras et atterrit sur ses pieds.

Félix et Sophie applaudissent. «Bravo!», s’exclame Félix. «Ça avait l’air génial!», jubile Sophie. Fips sourit de toutes ses dents. Il est fier, mais un peu essoufflé.

«C’est super que tu n’aies pas abandonné», dit Félix. «Certaines choses sont plus difficiles que d’autres. Mais si tu persévères, si tu demandes de l’aide et que tu t’entraînes encore et encore, tu peux y arriver!»