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Fips a la rage au ventre

Histoire à raconter

L e suricate Fips et son grand frère Félix jouent aux billes. Fips et Félix veulent construire une piste de billes en sable. Elle devra être très haute. Aussi haute que le cou d’une girafe!
Les deux suricates rassemblent du sable en un gros tas. Fips est accroupi d’un côté, Félix de l’autre. Les deux creusent à pleine allure. Mais le sable est trop fin. Il n’arrête pas de couler et la tour ne grandit pas.

Félix propose alors de mouiller le sable. Ainsi, il sera possible de modeler le tas de sable. Il demande à Fips de courir jusqu’au point d’eau. Mais celui-ci ne veut pas. Il veut continuer à creuser.
«Je suis l’aîné», dit Félix. «C’est moi qui décide.» Fips trouve cela injuste. Mais Félix explique: «Chez les suricates, ce sont les plus grands qui décident.»

Énervé, Fips attrape son seau. Il se dirige vers le point d’eau en traînant la patte. Il remplit le seau. Celui-ci est très lourd. Fips halète et transpire. Mais finalement, le voilà qui est de retour.
Dès que Fips arrive vers la piste de billes, Félix attrape le seau à toute vitesse et verse l’eau sur le tas de sable. «Oh non», pense Fips. Il aurait vraiment voulu verser l’eau. Mais maintenant il est trop tard, inutile d’en discuter.

Avec le sable humide, construire une piste devient bien plus facile. Fips et Félix font une haute tour. Avec beaucoup d’efforts, ils forment un chemin pour les billes. Finalement, ils décorent la tour avec des bâtons, des feuilles et de l’herbe. Elle est superbe. Mais elle n’est pas encore aussi longue que le cou d’une girafe.

«Nous avons besoin de plus d’eau!», s’écrie Félix.
Vas-y cette fois!», répond Fips. Mais Félix secoue la tête. Il rétorque qu’il doit rester près de la piste de billes pour la surveiller. Comme Félix est le plus fort, il pourra mieux protéger la belle tour, des phacochères maladroits, par exemple.

Fips est en colère. C’est injuste! Si Félix est assez fort, qu’il porte le seau d’eau lui-même! Mais Félix est têtu. C’est lui l’aîné. Fips doit l’écouter et lui obéir. C’en est trop pour Fips. Il serre les poings de colère. Il est très énervé et retient son souffle: «Tu es méchant Félix!» La bouche de Fips n’est qu’une fente étroite. Il regarde Félix avec colère. Mais celui-ci se contente de rire. «Oh, le petit Fips est-il fâché? Devrais-je avoir peur de toi?» C’en est assez! D’un grand bond, Fips saute au milieu du tas de sable. Il piétine et aplatit la belle tour. Il la détruit complètement. Fips crie: «Fais rouler tes stupides billes tout seul!» Puis il court dans sa chambre, dans la tanière des suricates.
Maman a entendu les cris. Elle entre dans la chambre de Fips.

Fips est allongé sur le lit. Il regarde le plafond avec colère. Maman s’approche prudemment. Elle demande ce qui s’est passé. Fips lui raconte sa bagarre avec Félix. Il lui explique aussi que Félix veut toujours être le chef et que ma foi, Fips a cassé la piste de billes même si Félix et lui avaient mis beaucoup d’efforts à la construire.

De grosses larmes coulent sur les joues de Fips. Tout ce travail pour rien! Juste à cause de Félix. Juste à cause de cette stupide colère. Maman hoche la tête. La colère est une émotion très intense. Elle donne l’impression qu’un animal sauvage se débat à l’intérieur de nous. On sent soudainement qu’on a beaucoup de force. Tellement de force que l’on ne sait plus quoi en faire.

Parfois on veut casser quelque chose, ou donner des coups de pied, frapper ou mordre. Ou même crier. «Mais la colère est importante!» rassure Maman: «Elle nous montre que quelque chose ne va pas. La colère nous aide à dire quand quelque chose nous dérange. Elle nous rend courageux et fort. Mais si on ne fait pas attention, la colère l’emportera sur nous. Ensuite, nous faisons des choses que nous regrettons.» Fips réfléchit. Que peut-on faire quand on est tellement en colère? Maman conseille de respirer profondément.

Ensuite, elle conseille d’aller se promener. Ces conseils aident Fips, mais il préfère courir comme une fusée trois fois autour de la maison! Et de taper dans quelque chose! De préférence dans le sable ou dans un oreiller. Puis de hurler de colère aussi fort qu’il le peut.

«Mais ne crie pas dans la maison!» ajoute Maman. «Sinon bébé Finn se mettra à pleurer.» C’est vrai. Hurler à l’intérieur n’est pas idéal. Crier à l’extérieur dans la savane, c’est mieux. «Alors Kunabi l’aigle s’envolera effrayé!», rigole Maman.

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